De la virtualité...

Quelle est donc la motivation à arpenter des chats?...
On se croit des points communs avec une belle âme, on partage, on élabore dans le plus pur fantasme puisque chacun de son côté ne donne aux mots que l'importance qu'il souhaite...

Les femmes croiront à des sentiments ou à des ressentis sans même avoir rencontré le mâle qui se cache derrière son écran... Oui il me guide et m'élève, et me révèle, et me fait grandir, et m'apprend... que du flan... sourire... Il flatte son ego en jouant avec un esprit peut être un peu moins vigilant que le sien... Mais ça leur fait du bien à tous les deux...

Les hommes imagineront une salope parfaite pour satisfaire leurs désirs sans avoir rencontré la femme derrière son écran... et ils ne peuvent s'empécher à un moment ou à un autre de dériver vers les mots et les images qui les font bander...

Certain(e)s s'imaginent construire quelque chose là où l'autre joue pour se divertir... Mais non! ça n'est pas du virtuel!!

Et d'y jeter tous ses affects, bons ou mauvais, on s'enterre dans ce que l'on veut voir.. et non dans ce qui est.
Nous avons tous nos petites ou grandes hypocrisies... parce qu'il nous plait de voir ce que l'on souhaite... Le pire n'est-il pas alors de le faire en en ayant conscience??
Ca fait du bien de croire qu'on a un petit pouvoir ou une petite séduction... mais à travers la toile tout ceci n'est que du virtuel... qu'on en supporte le mot ou pas...
Et quand on prend un peu de recul et qu'on ouvre un oeil... on s'apperçoit qu'on s'est investi dans un échange où l'authenticité n'était que très relative...

Sur les chats, joueurs de mots... de copier-coller... on comprend vite comment mener l'échange à son avantage... se réjouir de lire chez l'autre les mots que l'on souhaiterait s'entendre dire en 3D... Et quand on saute le pas et que les jeux deviennent serieux... que reste-t-il des grands esprits, des belles philosophies, et de la perfection virtuelle?...

On constate au final que de tout ça lorsque le réel n'intervient pas très vite, ne nait que le plaisir de se masturber l'esprit. Oh! mais nous ne sommes pas virtuels!!!.. sourire...
Alors les envies évoluent, les exigences aussi, et on rencontre plus rapidement ceux qui comptent pour se faire une idée plus juste ou moins erronée...
Il devient ensuite agréable de papoter avec ces personnes que l'on connait mieux...
Et le virtuel ne l'est plus, puisque le fond beau ou laid a remplacé la forme vide...

Alors oui... je suis un monstre sans affects, je ne pleure pas quand on m'insulte, je ne jouis pas quand on me flatte, et je n'aime pas parce qu'on m'a envoyé une photo de roses rouges à travers un écran...

Mais j'aime échanger, rire, discuter, papoter, verbaliser, parler, décortiquer, manipuler, faire tourner, rire, griffer, écharper, agacer, et jeter... quand cela me plait...
Là est mon plaisir, ma masturbation intelectuelle, ma réalité virtuelle... mais je ne suis qu'une petite louve douce, docile, sage, innocente, pure et vierge...